75
sportifs marocains, 128 millions de dirhams, un tollé médiatique avant le
départ, des stars du dopage et … une seule et unique médaille de bronze. C’est
le bilan du Maroc au sein de la 30ème édition des jeux olympiques d’été
organisée à Londres et qui vient tout juste de prendre fin.
Les
jeux olympiques de cet été étaient splendides, l’organisation était parfaite, l’infrastructure
éblouissante et les performances historiques. Si le Maroc a su se démarquer
durant les précédentes éditions avec des champions tels Aouita, El Moutawakkil,
Boutayeb, Skah, Achik, El Guerrouj et bien d’autres, cette édition a connu
quant à elle le sacre de l’athlète national Abdelaati Iguider avec une médaille
de bronze après une excellente prestation à l’épreuve des 1500 mètres.
Cependant
notre prestation majeure reste la médaille d’or dans la discipline du dopage.
Meriem Alaoui Selsouli, Amine Laalou et Abderrahim Goumri ont récolté une
exclusion nette de la part du comité olympique. Aziz Ouhadi a lui aussi était exclu
pour refus de coopération lors du contrôle … Je vous laisse spéculer sur la
raison.
Jetons
un regard sur notre classement au sein du tableau final des médailles :
nous sommes les 79ème, avec 75 sportifs dans 12 différentes disciplines.
Nous tenons et de loin le premier prix de l’inefficacité sportive en
comparaison avec les autres pays qui ont eux aussi décroché une unique médaille
de bronze.
Mais
qui en est le responsable, dira-t-on encore une fois ? Les chaines
marocaines et arabes continuent de crier leur fameuse formule de participation décevante,
qu’il faut faire évoluer le sport, qu’il faut y investir en temps, en
ressources humaines et en argent, qu’il faut encourager les jeunes prodiges, qu’on
n’a pas de stratégie à moyen et long terme adaptée pour décrocher les médailles
… etc. Le même discours qu’on entend depuis une décennie. Depuis les choses ne
font qu’empirer.
Comment
voulez-vous faire évoluer le sport national lorsqu’on entend les déclarations
de ses responsables. À titre d’exemple, le directeur technique de la boxe,
interrogé par sur l’évaluation de la participation de la boxe marocaine aux JO,
a répondu que la Fédération a atteint largement les objectifs tracés. Le président
de la Fédération de cyclisme est allé un peu plus loin en affirmant qu’Adil
Jeloul, a fait mieux que le récent vainqueur du Tour de France ! Le
Football a connu lui aussi l’échec usuel avec le sélectionneur Verbeek qui se
dit satisfait de la participation marocain. Quand on a l’affaire Gerets pour
modèle, on peut être aussi effronté sans remords.
Cela
était bien prévisible. Avec des fédérations où les présidents sont quasi
éternels et nommés par des méthodes sournoises, c’est la gestion et l’organisation
qui en prennent de sacrés coups. Notre unique espoir devient alors des talents
qui font l’exception par leur travail et acharnement, mais quand on parle d’exception,
on parle de nombre bien réduit, encore faut-il que ces derniers ne soient pas « poussés »
à se doper. Bref, quand l’esprit de responsabilité manque et que l’on est dans
un pays où les rouages de décision sont bien inextricables, ne nous attendons
guère à faire partie du panthéon des champions.