dimanche 24 octobre 2010

Le temps des ingénieurs ...

Ingénieur, ce mot sur lequel fantasment les enfants dès leur jeune age, un métier que juvéniles d'entre nous rêvent d'exercer le mettent à coté d'autres métiers aussi prisés tel avocat, médecin ou cosmonaute. Si passionnant que ce métier soit pour les uns, je doute fort qu'il le soit pour d'autres, mais attelons nous plutôt à la tache d'examiner ceux le pratiquant ou ceux qui escomptent le pratiquer dans le futur proche dans notre beau Maroc ...

Férus de travail acharné et de nuits blanches pour la plupart, les élèves ingénieurs ou futurs ingénieurs de nos jours sont devenus des sortes d'élèves studieux, sérieux et appliqués ... le genre du quel les parents chanceux sont fiers et dont ceux moins chanceux donnent l'exemple à suivre leur progéniture ou désolent sur le sort qui ne leur a pas fourni un tel fils ou fille. De leur sphère privée, ces dits ingénieurs paraissent comme l'exemple à suivre et "la crème de la crème", tant d'éloge et d'estime envers cette catégorie qui a "souffert" pour arriver à ce qu'elle est aujourd'hui ou à ce qu'elle serait le lendemain pour certains qui y voient une certaine forme d'escalade sociale dans les rangs des classes de la société.

Bien, tout cela ne fait que plaisir à entendre, mais voyons ce que l'individu ingénieur rapporte à sa société et à son entourage à part ses connaissances techniques sur le béton armé, les réseaux de téléphonie, les circuits électriques ou autre domaine ... Ce que l'individu ingénieur apporte et veut changer dans cette société qui certainement n'est pas exempte de défaut, cette société qui attend beaucoup de son "élite" qui ne fait parfois que boire et fumer après de longues heures de travail, et dont la vie ne se résume parfois à un cycle monotone et redondant d'activités plus futiles les unes que les autres.

Il y avait un temps ou nos ingénieurs s'intéressaient corps et âme à la politique, où ils portaient banderoles et criaient de toute leur force pour la démocratie et l'égalité, où ils n'écrivaient que pamphlets et critiques acerbes envers les dirigeants qui avaient une forte insomnie due à cet engagement, où ils s'échangeaient livres, essais et réflexions traitant de la pensée, la philosophie ou l'art ... On avait peur des ingénieurs, on les jetait en prison pour lèse-majesté ou incite à la révolte dès qu'ils commençaient à tenir la lanterne du savoir et de l'illumination entre leurs mains. Mais ceux là avaient des valeurs telles l'honneur, la fierté et le patriotisme ...

Aujourd'hui, qu'en est-il ?
Aujourd'hui, l'élève ingénieur est toujours occupé par des "problématiques", mais c'est le genre qui a littéralement muté : as-tu fait l'exo 10 de la série 9 du TD de ce prof ? Le contrôle c'est pour quand ? Mon Dieu ma note !! et puis rien, quasiment rien.

Un désintérêt total de la vie sociale et politique, même les apolitiques puristes l'étaient par conviction pour ne trouver d'excuses ... Ici ce qui importe c'est le nouveau tube de la chanteuse dansant en string ou le nouveau film d'action du mec super musclé, si ce n'est le nouvel épisode de la série où figure miss Californie. Pire encore, si on décide de s'engager, c'est pour améliorer la qualité de la bouffe au restaurant au meilleurs des cas, et encore allez trouver des gens pour s'engager avec vous ...
Depuis le temps où les détenus mangeaient carrément de la merde en ayant les yeux bandés dans d'étroites cellules ...

Je m'arrête là, car à citer les différences et les décadences on n'en finirait jamais ...
Mais un mot d'ordre me parait nécessaire pour éviter l'interprétation malsaine de ces mots - même si je doute fort qu'il y soit d'une quelconque utilité - je tire ma révérence pour les ingénieurs et les élèves ingénieurs, car

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