dimanche 11 décembre 2011

Elhimma et son ami



L’une des illustrations ayant fait le tour des réseaux sociaux récemment consolidait encore une fois le concept de l’exception marocaine. On y retrouvait un parallélisme affligeant entre la Tunisie, L’Egypte et le Maroc. Pour une pancarte affichant « Ben Ali dégage », Zine El-abidine quitta la Tunisie après 30 jours. Une autre montrant «  Moubarak dégage », cela nécessita 17 jours pour qu’il le fasse. Quant au Maroc, avec un «  Elhimma dégage » et après 290 jours … le roi le nomme conseiller. C’est tout dire.

Cette nomination fut une surprise inattendue. Après Sahel et Znagui comme conseillers, vint le tour d’Elhimma. On savait déjà que Fouad était l’ami du roi, mais de là à lui offrir le poste de conseiller pour cadeau d’anniversaire et dans le contexte actuel, on ne peut que saluer ces liens d’amitié, sérieusement. 

Rockfeller dixit autrefois qu’une amitié née des affaires valait mieux qu'une affaire née de l'amitié. Etant donné que cette amitié entre Elhimma et le roi est l’issue d’affaires traitant de millions de marocains, là nul doute que les liens sont incassables, avec ou sans printemps arabe.

Cette désignation d’Elhimma couronne un ensemble de mesures prises : après la nomination des 28 ambassadeurs et son caractère anticonstitutionnel [1], le roi s’entoure d’un cocktail de conseillers qui constitueront le vrai gouvernement du Maroc. Cependant cette nomination relève du défi, voire de la moquerie.

Les réactions des leaders du PJD, parti gagnant des récentes élections, ont été plus que décevantes. Auparavant, Benkirane n’arrêtait de crier et appeler à l’éloignement d’Elhimma, il le considérait comme son ennemi juré lorsqu’il était au PAM. Comble de l’ironie : Le 7 décembre, Benkirane appelait Elhimma pour le féliciter pour son nouveau poste. Des déclarations du PJD venaient pour confirmer que c’était la meilleure place d’Elhimma, que c’était l’accomplissement du « Dégage », que cela allait éclaircir son rôle et que le roi allait le surveiller et veiller à ce qu’il ne dépasse pas ses bornes … Le ridicule aura donc été frisé.

Si l’on revient en arrière, on constatera que cela fait plus de cinquante ans que la monarchie règne et gouverne avec les mêmes astuces, rénovées de temps en temps. Il y avait Guedira et le FDIC, maintenant il y a Elhimma et le PAM. Le gouvernement est constitué du roi et de ses conseillers, l’autre ne fait que figurer. Allons droit au but, qu’il y ait le PJD ou la gauche au gouvernement cela n’y change rien. Personne n’ose dire non au roi. Ce n’est pas le chef des islamistes et fervent défenseur de la commanderie des croyants qui dira non à Amir Almouminine. Le jeu de pouvoirs est biaisé, le gouvernement sert de bouclier, de pantins qui attirent l’attention des marocains au-delà de la vraie source du pouvoir.

            Cette situation a deux issues : accepter cette manipulation, cette soumission et ce tutorat de la part de la monarchie exécutive, continuer à jouer aux faux démocrates et à croire à l’exception marocaine. Ou continuer à investir la rue pour imposer une vraie constitution délimitant le pouvoir de chaque partie et instaurant une monarchie parlementaire. Je choisis la deuxième, et vous ?

mercredi 7 décembre 2011

M6 : La constitution c’est moi




            Alors que le secrétaire général du parti de la justice et du développement continue ses concertations afin de proposer un gouvernement au roi du Maroc, ce dernier vient de nommer 28 ambassadeurs dans différents pays. Illustrant ainsi une totale indifférence à l’égard du chef du gouvernement fraichement nommé.

            Cet acte constitue une violation inouïe de la nouvelle constitution adoptée. En effet, la loi suprême du pays et qui s’élève au degré de la sacralité dans les pays démocratiques a été simplement bafouée dans tous les sens. La nomination des ambassadeurs entrave 28 fois l’article 49 de la constitution marocaine qui stipule que la désignation des ambassadeurs relève des pouvoirs du chef du gouvernement. Ce dernier devrait proposer lesdits ambassadeurs dans le conseil des ministres afin d’être validés par le monarque. Rien de cela n’a eu lieu.

            Allons un peu plus haut dans cette constitution, plus précisément dans l’article 42, cet article qui recense l’armada des pouvoirs du roi. Dans l’une de ses phrases, il cite que « le roi veille au respect de la constitution ». Mais l’affaire des ambassadeurs nous montre que la dernière chose à avoir été respectée est cette constitution.

            Drôle de système on a : Il se refait une constitution à sa mesure avec ses sbires et conseillers, il la soumet à une compagne référendaire des plus grotesques, il échafaude un référendum avec un taux de participation plus que gonflé, il s’attaque aux boycotteurs par tous les moyens … Et après toute cette mascarade, il viole sa propre constitution et les règles qu’il s’est imposé à lui même !

            Et Benkirane dans tout cela ? Mutisme absolu jusqu’à cet instant. Il est occupé à ce qu’il parait par l’élaboration de son gouvernement. Nous attendons une position claire et nette à l’égard de cet incident de la part du chef du gouvernement. Celui qui disait qu’il n’avait guère peur des conseillers du roi et autres poids lourds du sérail Alaouite. Le PJD avait pris pour slogan durant la campagne électorale l’une des phrases les plus célèbres du mouvement du 20 février : « À bas la tyrannie ». Avec l’affaire des ambassadeurs, on est devant du despotisme, de la pure tyrannie. 

            À ceux qui croyaient au changement, vous l’avez eu. En grande partie grâce au mouvement du 20 février et le séisme qu’il a engendré. Mais ce changement est biaisé. Vous en avez la preuve claire et nette maintenant. Le chef du gouvernement et ses ministres ne sont que des pantins qui servent à attirer l’attention des citoyens. Le vrai gouverneur, le vrai régent est le roi avec ses conseillers.

Si la cravate de Benkirane vous a tant excité, levez vos mains à la hauteur de votre gorge, et là vous vous apercevrez de la corde du makhzen qui resserre votre nuque jour après jour.

samedi 26 novembre 2011

Un regard sur les élections


Le résultat est tombé après deux campagnes acharnées : celles des candidats et celle des boycotteurs : Les marches pour le boycott étaient riches en participants à travers tout le territoire, les autorités ont déployé tous les moyens pour faire taire ces voix en usant d’arrestations et d’interdictions, mais en vain. La campagne électorale quant à elle était un classique : tractage, porte-à-porte,  sonorisation et logos de partis à perte de vue … Un paysage éparpillé de quelques tensions entre candidats dans certaines circonscriptions.

            13,7 millions était le nombre d’inscrits, nombre qui a baissé de quelques deux millions par rapport à celui des élections législatives de 2007. Ce qui laisse 12 millions de marocains ayant l’âge de voter hors desdites listes. De nombreuses spéculations s’étaient lancées sur le taux de participation : Indicateur d’adhésion des citoyens au processus de la fameuse réforme démocratique pour certains, mais marque du boycott et du désintérêt du marocain à l’encontre de la machine électorale en particulier, et du système politique en général.

            45% annonça le ministre de l’intérieur. Si l’on peut saluer l’effort déployé par le ministère avec son sombre passé afin de garantir des élections transparentes, on regrettera forcément l’annonce de ce taux. Exagéré, beaucoup trop exagéré selon les avis de plusieurs boycotteurs et votants. Surtout que le taux de participation au référendum de juillet était plus que gonflé et a connu une évolution qui défie toutes les lois des statistiques durant la journée. Ils ont acquis de l’expérience chez Taïeb Cherkaoui à ce qu’il parait.

            Les résultats illustrent une victoire nette du PJD, parti de la justice et du développement à référence islamique et farouche opposant durant le mandat du gouvernement dernier. La majorité des 5,8 millions de votants ont donné leur confiance à ce parti. Ses membres étaient des plus assidus et des plus actifs au parlement, rendons à César ce qui est à César. Malgré les sorties médiatiques sulfureuses de son secrétaire général, Abdelilah Benkirane, son tempérament au vitriol et ses nombreuses gaffes, son parti a su rafler des voix et a réalisé de grands écarts dans de multiples urnes du Maroc.

            Les réactions à cette victoire islamiste étaient diversifiées. Certains l’ont applaudi et y ont vu un nouveau souffle porteur de changement pour la scène politique marocaine, la gauche désuète a pleuré son malheureux sort et a enfin su que se ressaisir est devenu une obligation urgente, un certain G8 quant à lui a rangé ses notables et sbires pour féliciter avec un grincement dans les dents le vainqueur. Tandis que la communauté internaute s’est amusée à lancer des statuts et des tweets sur le parti vainqueur. Des réactions qui ont porté sur la liberté individuelle, sur la religion et sur la commanderie des croyants. Les jeunes marocains ont préféré l’humour pour exprimer leurs réactions vis-à-vis de cette victoire.

            Maintenant que les jeux sont presque faits, de nombreuses questions commencent à prendre place : Qui sera à la tête du prochain gouvernement, Benkirane ou El Othmani ? Quelle coalition constituera le prochain gouvernement ? Ce dit gouvernement pourra-t-il imposer son programme au roi et à ses robustes conseillers ? Que sont-ils vraiment capables de faire nos amis les PJDistes ? Verra-t-on une réduction du népotisme et de la corruption, une amélioration du service de la santé et de l’enseignement public, et une baisse du taux de chômage ? Le contexte économique mondial ne sera-t-il pas une entrave au développement du Maroc ?

Mais demandons-nous surtout qui aura le vrai pouvoir, est-ce le roi ou le chef du gouvernement ?

Le mouvement du 20 février a créé un changement, un changement prompt. Il a boycotté les élections parce qu’il proclame la monarchie parlementaire, parce qu’il refuse les jeux de pouvoirs biaisés. N’empêche qu’il a réussi à imposer le changement du processus électoral, il a été le moteur de son amélioration. Amélioration qui reste toujours insuffisante à ses yeux. Le mouvement continuera sa lutte et les prochains jours nous dévoileront de nouvelles péripéties. Que la roue tourne !

dimanche 23 octobre 2011

L’après Kadhafi


La révolution libyenne a débuté le 17 février dernier. Depuis, Kadhafi avait usé de mercenaires et de forces de répression afin de faire taire les voix qui huaient contre son système caduque. 

C’est alors que l’OTAN est intervenue dans des conditions suspectes et les bras droits de Kadhafi se sont retrouvés par magie dans le conseil national de transition, le fameux CNT. Ville après ville et grâce à l’aide des bombardiers  français, Tripoli était enfin tombée entre les mains des révolutionnaires. Les vidéos du QG du guide libyen ont parcouru la toile et les médias à travers le monde entier.

                La ville natale du colonel a résisté, de durs combats on été menés à Syrte durant un mois entre les révolutionnaires et les derniers disciples de Kadhafi. Grâce à l’aide fournie par les bombardements et au soutien de l’OTAN, le tyran libyen a pu enfin être arrêté. Une fin révolutionnaire heureuse me diriez-vous, mais ce n’était pas le cas …

                L’arrestation du despote libyen a été l’événement phare du jeudi dernier, on nous a exposé un Kadhafi blessé et saignant, un Kadhafi suppliant les révolutionnaires qui jubilaient autour de lui en dansant, chantant et criant victoire. Une heure après, on nous annonce le décès du «  roi des rois de l’Afrique » dans des circonstances plus que confuses. La piste de la vindicte révolutionnaire parait de loin la plus plausible.

                Nul doute ne figure sur le fait que Kadhafi était un dictateur ayant usé de la répression sauvage et meurtrière vis-à-vis de son peuple, nul doute ne plane aussi sur l’illégitimité de son règne qui a duré quarante deux années pendant lesquelles il a dilapidé des fortunes émanant du pétrole libyen afin de satisfaire les caprices du clan Kadhafi, caprices qui viraient souvent dans la mégalomanie. Cependant, pour établir la justice, Kadhafi devait être jugé devant la cour pénale internationale qui avait émis d’ailleurs un mandat d’arrêt contre lui.

                Au lieu de cela, on a assisté à une vengeance pure et simple. Certains me reprocheront d’être utopique, de se positionner en donneur de leçons et de ne pas comprendre la situation. Je leur aurai donné raison si Kadhafi a été tué et enterré de suite. Mais son corps a été mutilé à tort et à travers, des révolutionnaires venaient de tous les coins pour se prendre une photo-souvenir avec le cadavre du défunt. Et le pire c’est que cette mascarade a duré presque quatre jours où l’on a exposé son corps. À ce qu’il parait, on a oublié dans la foulée des festivités que Kadhafi était un être humain avant tout et que sa dépouille méritait un respect dicté par les principes universels inébranlables. Et ce, indépendamment des horribles actes qu’il avait commis durant son règne.

                C’est pour ces raisons que je blâme la révolution libyenne qui aurait pu éviter ce dérapage éthique. Cela aurait démontré que la Libye entamait sa transition démocratique plus sereinement au lieu de cumuler les doutes sur un CNT suspect et une aide étrangère conditionnée pour des barils de pétrole à foison.

                La page Kadhafi est dorénavant tournée, félicitations au peuple libyen à qui appartient maintenant d’écrire son Histoire en faisant attention aux rapaces qui rôdent autour de ses ressources naturelles.

samedi 8 octobre 2011

De la chute du régime



                La protestation populaire est toujours d’actualité au Maroc. Le mouvement du 20 février continue de mobiliser la population dans de nombreuses villes. La nouveauté provient de certaines nouveautés qui commencent à faire irruption, notamment avec le fameux slogan : «  le peuple veut la chute du régime ». Ce slogan a été scandé pour quelques secondes durant une marche à Tanger et dans une assemblée générale à Casablanca plus récemment.

                Huit mois se sont écoulés depuis la date du 20 février, huit mois durant lesquels le régime a tenté de calmer l’agitation avec de molles manœuvres dont le lifting constitutionnel, la libération de quelques prisonniers politiques et l’anticipation des élections législatives. Ces remaniements superficiels n’ont guère touché à l’essence des revendications : à la séparation des pouvoirs, à l’équité et à la garantie de la dignité du citoyen marocain.

                Revenons à notre fameux slogan. Dans l’alliage qui constitue le mouvement, certaines composantes visent plus que la monarchie parlementaire, c’est une vérité. Le premier manifeste du mouvement a d’ailleurs été modifié, et sa première requête a été façonnée pour exiger une ‘constitution démocratique émanant du peuple’ au lieu de ‘rééquilibrer les pouvoirs de la monarchie’. La première est vague et porte à plusieurs interprétations, tandis que la deuxième met en exergue la présence de la monarchie dans l’arène du pouvoir.

Cette ambigüité issue de piètres calculs politiques est d’ailleurs l’un des facteurs qui ont alimenté une certaine méfiance d’une partie des marocains à l’égard du mouvement. Le régime et sa propagande n’ont guère lésiné sur les moyens pour user de ce talon d’Achille. C’est ainsi qu’après huit mois, les calculs politiques commencent à s’essouffler et l’effervescence et l’excitation gagnent les rangs de certains.

Les individus qui se sont remarqués d’ailleurs par ce slogan ont commencé à clarifier ‘leurs intentions’ de mille et une façon. On a aussi lu les déclarations de certains militants du mouvement jouant habilement sur les mots afin d’écarter toute ‘mauvaise interprétation’ dise-t-on.

À ce stade de la lutte, la clarté s’impose. Une clarté à l’envers de nous-mêmes et à l’égard des citoyens marocains qui nous ont fait confiance. Si je fais partie du mouvement du 20 février, c’est pour instaurer une monarchie parlementaire, non pas pour déraciner les Alaouites du Maroc. La monarchie parlementaire constitue pour moi le compromis entre démocratie et régime monarchique. Au-delà de défendre la forme actuelle de la monarchie, j’y vois un garant de la stabilité et un frein au développement du pays. Elle doit garder la première fonction et délaisser la deuxième. Cette transition doit s’établir pacifiquement et sans engendrer d’instabilité sécuritaire au Maroc. Le mouvement du 20 février en est le meilleur outil jusqu’à présent.

Au sein du mouvement, on mène une lutte pacifique, on mobilise plusieurs villes simultanément et on s’attache à nos requêtes. Cependant, on n’a pas réussi à mobiliser le nombre souhaité des citoyens. Certains ont commencé à s’essouffler, et ce n’est pas en scandant ‘le peuple veut la chute du régime’ qu’on encouragera les autres franges à nous rejoindre.

L’heure de la clarté a sonné, la rédaction d’un nouveau manifeste fondateur et une perception plus réaliste de nos moyens et outils sont la clé du succès. L’effervescence révolutionnaire et les combines politiques ne nous mèneront pas loin face à un rude ennemi tel le makhzen.

dimanche 2 octobre 2011

Des trains et une grande vitesse.



                Le TGV commence à s’installer sur le territoire marocain. C'est dans ce dessein que Sarkozy nous a "honoré" lors de sa visite afin d’inaugurer le chantier de ce projet qui coutera la modeste somme de 33 MDH aux contribuables marocains. 33 MDH c’est le triple du budget de l’INDH et c’est presque le budget du ministère d’éducation nationale marocain, rien que cela.

                Délaissons le langage des chiffres et des sommes, et venons voir ce qu’il en est de cet immense chantier. Il est indéniable que la possession du TGV fournira une excellente image du Maroc à l’extérieur. Cependant, ce lifting mérite-t-il ce prix ? Qu’en est-il de l’image que porte le citoyen marocain à son pays et à la  gestion de son budget ? Se vanter de posséder le TGV est-il raisonnable dans un pays où l’analphabétisme et la précarité sont régents ? 

Si l’on regarde de près le marché conclu, on s’apercevra qu’aucun appel d’offre n’a été émis. La France était mécontente du  Maroc après l’affaire des avions Rafales, il fallait l'apaiser avec tous les moyens. C’est ainsi qu’une nécessité des plus urgentes se manifesta aux yeux de nos chers décideurs … On a tout, sauf le TGV ! Alstom vint alors nous poser un TGV tout neuf et on lui offrit le montant qu'elle exigeait, et puisque ce n’est que l’argent des marocains, nulle peine de négocier !

                Si l’on voulait développer le service offert par l’ONCF, on devrait commencer par couvrir tout le territoire marocain de ligne ferroviaire. Le sud marocain est complètement négligé. Souvenez-vous des promesses prononcées après la marche verte et du projet stagnant de relier Laâyoune au réseau ferroviaire. Au lieu de nous ramener un train qui roule à des centaines de kilomètres par heures, assurez-vous que ceux qu’on possède déjà arrivent à l’heure. Sérieusement, depuis quand avez-vous un train marocain qui arrive sans retard ? Sans parler de l’état piteux où se trouvent certains wagons destinés aux citoyens de 2ème classe … pardon, aux clients de 2ème classe.

                Dans un contexte économique mondial plus que serré, on emprunte encore et encore … Si seulement les emprunts servaient à combattre la précarité, à assurer un enseignement de qualité et un service de santé respectable. Il n’en est rien : on emprunte pour mettre sur rails un engin à grande vitesse afin d’assurer le confort et économiser le temps d’une élite qui pourra se procurer le prix du billet. Les précieuses minutes gagnées valent mieux qu’un citoyen éduqué et en bonne santé vous dis-je.

                De toute cette histoire, c’est la grande vitesse qui m’intrigue. La vitesse avec laquelle on dilapide l’argent du contribuable, la vitesse avec laquelle on court pour satisfaire les caprices de la France, la célérité d’adoption de ce projet et l’augmentation de son budget faramineux … Mais n’oublions guère que la précipitation et la vitesse augmentent considérablement le risque d’accident et de dérive …