Il y a
quelques mois, Amina El Filali, une jeune fille âgée de 16 ans native de
Larache s’était donnée la mort après avoir été forcée d’épouser son violeur.
Aujourd’hui, c’est Safae, tangéroise de 14 ans qui a été mariée contre son gré
à son violeur par un juge. Cerise sur le gâteau : ce mariage est
parfaitement légal selon l’article 475 du code pénal marocain qui garantit
l’immunité au violeur tant que le mariage n’est pas annulé !
Les us
marocains offrent un piédestal à la notion d’honneur et de virginité, notions
dont les corrélations diffèrent d’un milieu à un autre. Cependant, cela ne peut
justifier en aucun cas le recours à des mariages forcés pour cacher « la
honte ». Les sanctions pénales ont pour dessein de rectifier les dérapages
qui émanent des individus vis-à-vis du contrat social qui nous lie. Mais donner
au violeur le subterfuge du mariage avec sa victime devient alors une
aberration à l’encontre de la victime, de sa famille et de la société.
Le tort
revient unanimement au violeur qui doit être châtié pour la débauche de sa
virilité. Comment peut-on le marier à une fille qui a été violée à un âge où son
corps continue de croître ? Le mariage précoce est fortement condamnable,
que dira-t-on du mariage précoce et forcé à son violeur ? L’article 475
condamne, oui, mais il condamne la victime et non le bourreau.
La
société marocaine est amenée à évoluer et à dépasser ses coutumes rétrogrades
qui offrent un refuge aux pervers. Sous le couvert du silence et de l’honneur,
plusieurs viols et cas de pédophilie sont perpétrés, le coupable tire profit de
cette situation pour récidiver encore et encore. Le nombre des victimes
augmente, les séquelles physiques guérissent tandis que les psychiques
persévèrent et deviennent une obsession chez les victimes.
Nous
devons dépasser les justifications futiles et changer cet article. L’heure
n’est guère aux justifications religieuses ou conservatrices. Pensons à ces
victimes, au tort qu’on leur fait subir en aggravant le viol par le mariage
forcé. De cette façon, la société devient complice du violeur, gratifie son
acte et encourage d’autres à suivre son modèle. Merci la loi !
La
ministre Hakkaoui avait appelé à lancer un dialogue national sur cette affaire,
si abolir cette aberration du code pénal devra attendre une décennie, alors
restons les bras croisés à dénigrer et à condamner ces actes. On connait Safae,
on connaissait Amina, mais on ne connait pas les centaines d’autres marocaines
qui subissent le même sort et gardent leur mutisme. La doxa marocaine constitue une épée de
Damoclès pour la victime et sa famille, ne donnons pas cette épée au violeur,
mais enlevons-là avec notre mobilisation. Ne permettez pas aux violeurs de
devenir les futurs époux de leurs victimes. Sauvez Safae !
Combien de suicide faut-il encore pour que cet article soit abrogé ?!
RépondreSupprimerAvez-vous entendu ou lu quelque part que la religion incite à de tels jugements ou actes immoral ? Je m'en doute ! Pourquoi alors porter vos accusations contre la religion ? Est-ce par pure opportunisme ?
RépondreSupprimerPermettez moi de vous rappeler que si seulement on appliquait le jugement de l'Islam sur les violeurs on aurait pu ne plus assister à d'autre drame qui se perpétue chaque jour ou seuls les noms & les visages changent
Cher Soufiane, je crois que la seule phrase où j'ai cité la religion est celle-ci : "L’heure n’est guère aux justifications religieuses ou conservatrices."
SupprimerJ'ai insisté non sur la religion, mais sur les justifications et les interprétations qui peuvent en être tirées. On a entendu Elmaghraoui autoriser le mariage de fillettes et on a entendu d'autres le dénigrer ...
Merci pour ta lecture et ton commentaire :)
mobilisation, mobilisation ... je ne sais combien de fois on a lu et entendu ce mot. passons plutôt aux expositions de vrais plans d'action.
RépondreSupprimerqui détient la loi ? qui peux la corriger et l"adapter à la justice ?
c'est à ces "qui" qu'on doit s'adresser tous ... !!!
Tout cela est bien sûr horrible. Mais avec mon regard d'étrangère qui a vécu plusieurs années au Maroc, je ne peux que me dire que ces changements éventuels à la loi resteront vains si les mentalités ne changent pas. Jeunes hommes, vous les époux de demain, accepteriez-vous d'épouser un jour une jeune fille que vous aimez sachant qu'elle a par le passé été "souillée"? Là est toute la question. La loi peut changer, encore faut-il que la société au complet offre une issue, une insertion sociale à la jeune fille victime de viol. Autrement, qu'elle se marie avec son violeur ou qu'elle reste comme une pestiférée toute sa vie parce qu'elle est vue comme impure, elle sera victime deux fois.
RépondreSupprimerJ'espère que tu fais mieux la différence entre les différents concepts que tu manies en tant que futur ingénieur que entre ceux que tu massacres dans ton billet!
RépondreSupprimerTu parles de viol et de mariage : dans le code pénal marocain, IL N'EST QUESTION NULLE PART DE MARIER LE VIOLEUR A SA VICTIME!
Avant de critiquer, il faut s'assurer de ce qu'on critique pour ne pas faire des amalgames et répéter les âneries que d'autres écrivent!
oui, n'attendons pas plus.
RépondreSupprimerMais qu'est ce qu'on fait ? pétitions, sit-in, tout cela a déjà été fait !!!
Qu'est ce qui sera efficace!! ...
je me demande ...
Y'en a marre, à la fin, il faut abolir le mariage des mineures.
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Supprimerpeux tu m'expliquer en quoi le mariage des mineurs provoque un tel acte
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