Une économie nationale endettée
et à bout d’une gravissime crise, un paysage politique médiocre et des
politicards dénudés de tout courage, des citoyens pris quotidiennement pour un
troupeau de moutons sans dignité, des deniers publics volés et dilapidés sans
aucune poursuite judiciaire, un tiers de marocains officiellement illettrés, une
rente qui gangrène le pays à tort et à travers, un système féodal basé sur la
grâce et la disgrâce, une constitution consacrant le despotisme et centralisant
tous les pouvoirs aux mains de la monarchie. Rien de grave, me direz-vous, c’est
le quotidien marocain. Ajoutez à cela une grâce royale effrontée pour un
pédophile espagnol, dites-moi que c’est normal, je vous crache dessus. Sans
regret.
Gracier un lobbyiste pro-israélien
par le président du « Comité Al Qods », n’aurait pas été suffisant. Il aurait
fallu étendre la liste à un pédophile en série ayant violé onze enfants
marocains dont l’âge variait entre 2 ans et 13 ans. Condamné à trente ans de
prison, on lui a offert la grâce après un séjour écourté d’une année et
quelques mois aux prisons marocaines. A-t-on concerté avec les victimes de ce
monstre ? A-t-on demandé l’avais de leurs parents ? Non, la
commanderie des croyants est sacrée et ses décisions ne peuvent être discutées.
Libérer le violeur de vos enfants, qui court immédiatement intenter un procès à
ses victimes est la plus sage des décisions, circulez et ne contestez guère.
Autrement, on vous tabasse.
Sous le prétexte d’une
sournoise « raison d’Etat », on a offert la liberté à un pédophile.
Disons-le clairement, le premier responsable est le roi du Maroc. Il est écrit,
noir sur blanc, dans la constitution qui nous a percé les tympans que le roi
est l’unique personne au Maroc pouvant accorder la grâce. Arrêtons de chercher
un quelconque bouc-émissaire à sacrifier avec une « colère royale ». Colère
que l’on veut assimiler au marteau de Thor …
Cette grâce est l’apogée
d’un système politique pourri qu’on ne cesse de dénoncer chaque heure. C’est la
parfaite consécration d’un pouvoir démesuré sans aucun contrôle, un pouvoir qui
prétend la perfection, se réjouit de piller les richesses du pays et à assujettir
ses citoyens.
Quand les marocains
venus de tous bords, grands et petits, hommes et femmes, sont venus dénoncer
cette folie, la matraque leur a répondu : « On ne peut contester le
roi, qu’il gracie un ou mille pédophiles ». Une unique égalité existe dans
ce pays et s’est encore manifestée hier : l’égalité de la matraque. Soyez
qui que vous voulez, vous y passez.
Le gouvernement castré
a avalé sa langue, avec un Benkirane soudainement muet et un Ramid qui essaie
lamentablement de se déresponsabiliser. Je n’attendais pas plus d’eux. Car le vrai
gouvernement trouve refuge dans le sérail … Où sont donc les marcheurs du dimanche
avec leurs belles lunettes de soleil pour dénoncer la pédophilie, où sont artistes,
intellectuels et figures de proue de cette société ? Où sont les « illuminés »
marocains ? Enfouis tels des rats dans leur coin et refusant de s’exprimer
sur cette grave affaire. Certains débiles mentaux de quelques partis et la
racaille de la presse marocaine se sont mis à puiser dans la théorie du complot
pour noyer le débat, on ne peut être plus servile et plus sournois que cela.
Les médias officiels
chanteront la chanson du plus beau pays du monde. Mais une couverture mondiale
de l’événement a d’ores et déjà fustigé les faits. Au lieu d’excuses royales et
du retrait de la grâce, on a coulé le sang de manifestants pacifiques encore
une fois. Plus que jamais, les marocains ont assisté hier à un régime qui a su
en un temps record former un consensus inégal à son encontre. Plus que jamais,
ce régime doit changer.
votre article resume tout merci
RépondreSupprimerJe suis tombé par hasard sur votre article.
RépondreSupprimerJe suis entièrement d'accord avec vous et je vous soutien
si ont se change pas ,Dieu nous changera jamais, jespere vous relire et vraiment chapeau pour vos articles
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