lundi 29 août 2011

Le gros malaise d’Ahmed Ghayet



Encore une fois, un de nos concitoyens essaie d’échafauder ses analyses et de nous apporter sa sage lecture sur le mouvement du 20 février. C’est son droit légitime, droit de liberté d’expression que le mouvement inclut d’ailleurs dans ses revendications. Cependant, lorsque cette expression inclut des préjugés et de la stigmatisation, cela s’appelle  de la désinformation.

M.Ghayet, vous commencez votre tribune en affirmant avec ténacité votre détachement et non appartenance au mouvement depuis ses débuts. Et à ce qu’il parait, après plus de six mois, vous avez trouvé le hic, ce qui dérange chez le mouvement, son talon d’Achille … On vous remercie pour l’immense effort intellectuel que vous avez fourni durant toute cette période cher ami. Le 20 février s’excuse d’avoir occupé si longtemps vos méninges, n’est-ce pas un exploit pour un mouvement que vous qualifiez de marginal ? 

Vous fondez vos découvertes sur du palpable et du concret comme vous l’affirmez, et ce, via l’interprétation que vous avez fait dans l’une des rencontres que vous organisez. Avec votre éloignement du mouvement et votre acharnement à s’en détacher, on ne pouvait s’attendre à un jugement neutre de votre part, je sens même que vous avez trop puisé dans le jargon  de la dépravation : Nous sommes donc immodestes, arrogants aveuglés et autistes. J’avais découvert  autrefois que j’étais aussi un excité, un traitre, un suiviste et un chrétien[1] … sans oublier la qualification de nihiliste émanant de qui vous savez … Excusez-moi de me passer de tout commentaire sur ces qualifications : c’est puéril et sans valeur, vous comprendrez …

On refuse d’écouter l’autre vous dites ? Le mélange hétéroclite des composantes du mouvement vous donnera certainement tort, le discours qui commence à se construire entre la gauche et les islamistes en est la preuve. Quant à l’autre, nous avons offert des fleurs et des bougies à ceux qui nous ont gratifiés de leurs matraques. Nous avons supporté injures, insultes, coups bas, et autres hérésies de la part de cet autre. Des citoyens ont même délaissé leur vie et leur liberté face au makhzen, mais notre réponse a toujours été – et restera- pacifique et civilisée. 

C’est vous qui n’acceptez pas l’autre, vous n’acceptez pas que le mouvement ait fait un tumulte dans la société, qu’il ait franchi des tabous que la scène politique nauséabonde a traîné durant plus d’une décennie, qu’il a ouvert la boite de Pandore et redonné de l’espoir à de nombreux marocains à travers tout le territoire, qu’il a ravivé la flamme du patriotisme dans les cœurs … Pour toutes ces raisons, c’est LE mouvement qui vous dérange. 

Vous vous limitez à envisager le développement et la citoyenneté dans l’appartenance à des associations et institutions, cela fait partie du portrait, ce n’est pas le portrait.

 Vous essayez d’échafauder le modèle du bon citoyen qui travaille et essaie de devenir bon avec ses propres moyens. Avec cette approche vous négligez que l’on ne vit pas dans une utopie, mais dans le Maroc : inculquez les valeurs de démocratie, d’honnêteté et d’engagement à des marocains c’est merveilleux, mais essayez de les préserver face au pacha qui demande un pot de vin pour ne pas vous ruiner, faites le dans un hôpital public où l’on délaissera votre épouse accoucher devant l’entrée, parlez-moi d’honneur lorsqu’on vous mettra dans la prison de Témara pour des motifs préfabriqués et où l’on vous fera goûter de tous les supplices, dites-moi civilisation lorsque le Moqadem viendra vous cracher à la face en se prenant pour pharaon lorsque vous revendiquez votre légitime droit. Le dessein du mouvement est de préserver la dignité des citoyens, de leur éviter la Hogra. Ce sont là deux conditions nécessaires à établir avant de chanter vos chansons. Cela est notre révolution.

En fin de compte, c’est vous qui refusez l’autre et son approche sous manque flagrant d’information et de contact avec toutes les franges des marocains … Mais quand on sait que votre association a André Azoulay, conseiller de sa majesté comme parrain, qu’on vous fait de la publicité sur la MAP et que votre tribune est publiée sur un journal qu’on appelle Aujourd’hui le Makhzen, là je vois de quel engagement vous nous parlez … Pour clore, je citerai un des slogans que je préfère : Mamfakinch !


2 commentaires:

  1. Qu'as-tu à répondre à Oussama Khliffi qui quitte le 20 Février par cause de noyautage de ce mouvement par les adlistes? Serait-il lui aussi agent du pouvoir?

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  2. Ahmed Ghayat a raison dans son article. La mauvaise foi du 20 février est pathétique. Ils ne s'en rendent même pas compte, embués qu'ils sont dans leurs certitudes et leur condescendance...

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