Dans
le plus beau pays du monde, des immeubles de la plus grande agglomération du
pays se sont effondrés. Jusqu’à vendredi soir, une des sinistrés appelait ses
proches pour demander la rescousse. Des sapeurs-pompiers effectuaient une
« tentative de sauvetage » avec des moyens quasi-rudimentaires …
Entre-temps, plusieurs témoins rapportaient l’inefficacité et l’inexpérience de
l’effectif déployé pour le sauvetage. Rappelons que durant ces dernières semaines les pompiers espagnols de Melilla
sont intervenus DEUX fois pour éteindre des incendies sur le territoire
marocain. Ce n’étaient que trois immeubles et deux incendies, si un séisme
s’abattait sur Casablanca, je vous épargne l’horreur.
Continuons.
Selon un rapport du CMDH l’immeuble qui était auparavant un R+1 est devenu au
fur des années un R+5 et le propriétaire, féru de refaire la décoration, enlève
une poutre. Juste après un clown-prédicateur nommé Ennahari attribue la cause
de ce désastre au manquement à l’appel du muezzin, tout ceci avec un sourire nauséabond
au visage.
Cerise
sur le gâteau : Dans l’énième épisode de la série « cherchons le
bouc-émissaire », le premier responsable arrêté s’est avéré être … un
maçon. Le voilà votre criminel, qui est accessoirement le maillon le plus
faible de la chaîne. Gobez-ça et fermez-là pour de bon.
Dans
un pays qui se respecte, tout un tabac aurait éclaté pour ce scénario ubuesque.
Mais ici, tout n’est qu’un autre épisode dans une autre série : « le
marocain est-il une merde ? ». Preuve dans ce qui suit.
Une
année auparavant, un pédophile en série a été gracié. Des citoyens sont sortis
manifester, ils ont goûté à l'égalité de la matraque. Le ministre de l’intérieur est dès
lors sorti déclarer ne pas être au courant ce cette répression sauvage et ordonne
l’ouverture d’une enquête. Depuis lors, avez-vous entendu parler de cette
enquête ? Non. Ce qu’on a fait, c’est qu’on a accusé un des journalistes ayant
suivi l’affaire d’apologie au terrorisme. Son procès ? Toujours en attente
… À quoi bon sert une merde, si ce n’est qu’à être tabassée ?
Dans
quelques jours, on assistera une année de plus à la cérémonie des invertébrés.
Un florilège de baisemain et de prosternation bien ancré dans notre patrimoine
pour fêter ce qu’on dénomme « la fête du trône ». À quoi bon sert une
merde, si ce n’est à se prosterner ?
Ajoutez
à cela que le Maroc est l’un des pays les plus taxés au niveau mondial. Qui dit
taxes, dit qualité du service public. Au-delà du service de la protection
civile, peut-on compter les exactions commises par la police à l’égard des
marocains ? Peut-on compter les médiocres fonctionnaires assis dans les
bureaux des administrations exigeant des pots-de-vin à tort et à travers ?
Peut-on compter l’argent dilapidé dans un « Maroc Vert », une INDH ou
un énième plan de sauvetage de l’enseignement sans réel impact ? Cela ne vous
suffit pas ? Payez plus pour l’essence, payez plus pour vos denrées et
payez pour vous inscrire aux capharnaüms qu’on appelle universités. À quoi bon
sert une merde, si ce n’est à donner son argent aux corrompus ?
Vous
avez une femme enceinte ? Emmenez-là dans un hôpital public et vous avez
de bonnes chances qu’elle accouche à ses portes. Si vous habitez une zone
rurale enclavée, priez pour qu’elle ne meure pas avec sa progéniture. Si
tout se passe bien, elle sera entassée comme une sardine dans un hôpital du
royaume chérifien. Une opération ? Payez avant que le bistouri ne touche
votre peau et priez pour sortir vivant après être passé sur le billard. Depuis
quand une merde se soigne-t-elle ?
Terminons
ceci avec le sport national du marocain : le dénigrement de son
compatriote. « Bouzebal », sauvage, illettré … Les adjectifs
foisonnent et les marocains se les échangent à volonté. On essaie de fuir et de
chasser celui qui nous est « socialement inférieur » et on s’attache
au riche et au puissant. Une sublime manifestation du pilier de la société
marocaine : « L’Hogra ». Le marocain est-il sadique ou est-ce
une catharsis de son impuissance ?
En fin de compte, qu'est-ce que le marocain ? Je
ne sais pas, à vous de me le dire.