Cela fait neuf mois que le
gouvernement Benkirane s’est vu nommé par le roi. Neuf mois durant lesquels la
scène politique a connu maintes péripéties puisant dans la confusion, le
délire, voire dans le ridicule. Neuf mois où l’on introduisait chaque discours
politique par une ode à l’exception marocaine, à sa présumée stabilité
économique en comparaison avec la Grèce ou l’Espagne. Neuf mois où nos tympans ont
mémorisé les louanges à l’égard de la monarchie et sa volonté sincère de « réforme ».
Notre cher gouvernement, porteur de
slogans bien forts et puissants dans les vents du printemps arabe, a dû se
retrancher face à son premier chantier : les cahiers des charges des
médias publics. Un échec cuisant pour un ministre de communication calmé
aussitôt par « la volonté royale ». Cette défaite honteuse a été
diluée dans plusieurs déclarations et mesures qui ne cessent de nous étonner.
Lesdits cahiers sont encore en phase de gestation … Si l’on a besoin de plus de
neuf mois pour adopter de simples cahiers des charges, que dira-t-on du reste ?
À ce rythme, les 19 lois organiques
devant accompagner la nouvelle constitution ne verront le jour que dans une
éternité. La nouvelle constitution consacre le pouvoir royal et verrouille les
marges de liberté, mais grâce à Benkirane et à son dévouement aveugle pour le
trône alaouite, les prérogatives du chef du gouvernement consacrées par la
constitution sont aisément bafouées et dépassées. Le dernier épisode est celui
de l’ordre royal d’enclencher une enquête portant sur les comportements frauduleux
de la gendarmerie aux frontières. Sans que le chef du gouvernement ne soit
avisé. Confiance dans « la bonne volonté » royale nous affirme-t-on.
Sommes-nous dans un conte de fées ou dans un état balbutiant sur les voies de
la réforme ?
Jetons un regard sur les réformes
entreprises par notre gouvernement : une publication des listes des
agréments de transport effectuée par Rabbah sous l’emblème de la transparence.
Un acte qui s’est mué en diffamation puisqu’il n’a été suivi d’aucune réforme
sérieuse du secteur rentier. Une promesse de publier la liste des agréments de
l’exploitation des carrières de sable : aucun résultat jusqu’à l’instant.
Des « vœux » de taxation des riches qui se sont changés en une élévation
des prix des carburants et de facto les coûts de transport pour les quidams que
nous sommes, autrement on aurait « effrayé » les investisseurs nous
confirme Benkirane.
Ajoutez à cela une volonté de finir
avec la gratuité de l’enseignement supérieur, une des découvertes de Lahcen
Daoudi pour sauver les caisses de l’état et améliorer la qualité de l’enseignement
marocain. Enseignement qui figure dans les derniers rangs mondiaux. Durant ce temps-là,
notre autre ministre de l’éducation, s’amuse à lancer des déclarations du genre :
« Même Obama n’a pas ce genre d’établissement éducatif … » et autres
hérésies qui sont à des années lumières de ce qu’un responsable d’état devrait
refléter.
Notre ministre de la justice est en
train de chercher ce qu’est un détenu politique et de mener des discussions
rocambolesques pour réformer notre dame justice. Souhaitons-lui bonne chance
dans son treizième travail d’Hercule. Cerise sur le gâteau, une manifestation
de la jeunesse du PJD a été interdite à la dernière minute à Tanger, un
événement où le chef du gouvernement devait donner un discours. Félicitations à
toutes et à tous, notre gouvernement est une risée.
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